levetard a écrit :Mon Touran actuel me fait la gueule. Il pense à juste titre que je le trompe en pensée avec le nouveau Touran, l'invisible, celui qui se fait désirer et qui n'existe pourtant encore que virtuellement. Quand je saisis le volant je sens bien l'énergie négative qu'il dispense.
Et lui sent mon désir qui faiblit, ma passion pour lui (si tant est que j'en ai eu une) qui s'estompe et se meurt progressivement.
Il va me péter une durite je sens, me faire une dépression, me planter au milieu de la route.
Peut être que quelques mots sussurés en allemand, sa langue maternelle, "meine liebchen Touran", "Mein beste wagen" -sans garantie pour l'allemand- lui rendront un peu de vaillance et l'illusion de la magie de nos premiers échanges.
Et pourtant oui, je le trompe déjà en pensée et je vais le planter normalement au mois d'avril pour un plus jeune, un plus beau, un plus viril, un mieux foutu.
Et ce mieux foutu que j'aurais tant attendu, 3 mois après, il fera parti des meubles, il sera sali par la pluie, la boue, les miettes de pains, le sable, toutes les rencontres salissantes qui ponctuent la vie de nos véhicules automobiles. Et déjà la passion se dissoudra dans le quotidien, mon oeil moins attentif ne se révoltera plus devant la trainée révoltante d'une éclaboussure de boue liquide sur l'aile avant gauche, sur les déjections déposées sur mon capot tout neuf parce que je me serais garé sous un arbre habité par une colonie de pigeons, ce nouveau Touran fera partie de ma vie... SIC TRANSIT GLORIA MUNDI.

à Volkswagen pour savoir distiller un tel suspense, pour savoir faire monter le désir et l'attente jusqu'aux limites de l'insupportable, comme dans un film de hitchcock. Cette attente, ce sont les 39 marches, Les Enchaînés, Fenêtre sur cour, Sueurs froides, La Mort aux trousses, Psychose en même temps.
Mais comme disait Sacha Guitry : Le plus beau moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier.
Allez je vais me coucher, même si c'est pas grave parce que je me lève tard...